Résidence d’Antoine Maréchal et Victor Rachet
« Lorsque nous pensons, rétrospectivement, à notre séjour à La Thillaye, les souvenirs s’accompagnent d’une douce odeur de début d’été. Nous avions demandé à être hébergés sur le site, avec Antoine Maréchal, illustrateur, pour une première résidence d’écriture qui devait nous permettre de développer les premiers axes structurels de notre projet de bande-dessinée. Ce projet, aujourd’hui nommé Caméra mais qui s’appelait à l’époque 12, était né quelque mois auparavant, et nous nous retrouvions pour la première fois dans un espace commun, avec du temps devant nous. Nous avions une idée de scénario, ce qu’on nomme un pitch, et nous voulions profiter de ces deux semaines pour le faire grandir, pour s’accorder et pour expérimenter des premières pistes d’écritures. Nous nous sommes donc plongés dans les discussions et dans le travail, débriefant le soir dans l’agréable maison mise à notre disposition en haut de la butte de La Thillaye, puis descendant les matins jusqu’à l’ancien atelier d’André Hambourg. Ici, je travaillais au déploiement de l’histoire et esquissais les premiers traits de personnage, alors qu’Antoine dessinait les espaces que ces personnages allaient habiter. Le temps est doux dans l’atelier d’André Hambourg, et la lumière magnifique, propice à l’imagination et à la concentration. Coupé du monde des villes, on se plongeait dans notre monde de fiction, de sensibilité, d’inflexions lumineuses. Les quelques pauses que nous prenions, nous sautions sur nos vélos afin de rejoindre Deauville, pour se ravitailler, boire un café, ou profiter des derniers rayons de soleil sur la plage. Ces deux premières semaines nous ont permis de trouver un langage commun, et de confirmer notre envie de se lancer dans le projet. Le scénario a aujourd’hui légèrement changé, mais le travail continue et s’inscrit totalement dans la continuité de ce qui a été pensé et vécu à La Thillaye«
Antoine Marechal et Victor Rachet
Résidence de l’Atelier de l’Esquisse
« Un matin de mai, les participants au stage de l’Atelier arrivent à la Thillaye pour une journée de peinture. Dès le franchissement du portail, la richesse des sujets s’impose à nos yeux : les lointains, les bâtiments à colombages, la diversité des arbres ….
Descente vers la maison principale en longeant le verger et la petite maison à colombages.
A peine les voitures garées, les élèves s’éparpillent dans le jardin, scrutent, cadrent avec leurs mains, cherchent « leur angle ». La Thillaye a su garder son naturel et le calme environnant, tous deux propices à l’inspiration et au sentiment de liberté des artistes, renforçant l’attrait pictural du lieu.
Il y en a pour tous les goûts : qui veut camper un coin de maison entouré par la végétation, qui veut « faire » les arbres en bordure de pré, ou bien dans le lointain le clocher de l’Eglise d’Englesqueville, la diversité des points de vue offre une multitude de sujets, avec cette lumière si particulière à la région.
Comme nous sommes en Normandie, la pluie s’invite à la fête et l’accès aux ateliers est un atout majeur pour nous. Repli général dans les grands ateliers et quelques objets glanés sur place nous permettent de proposer des natures mortes comme sujets. Certains préfèrent s’essayer à l’architecture intérieure, un coin d’escalier, le pressoir, le contre-jour d’une fenêtre, les sujets ne manquent pas.
La pluie s’arrête à temps pour nous permettre de pique-niquer dehors, sous un doux soleil de printemps.
Reprise du travail et l’après-midi se passe avec de nouveaux dessins, d’autres aquarelles et quelques pochades à l’huile tout juste achevées. Nous sommes accompagnés tout l’après-midi par les trois oies qui surveillent de près les travaux.
Cette journée restera dans la mémoire des participants pour la beauté et la richesse du paysage, l’impression d’équilibre qui se dégage du site, ainsi que les multiples possibilités picturales qui nous sont offertes.
La Thillaye n’est pas un endroit anodin mais elle invite à la contemplation artistique et elle aide à la concentration sur le travail de création« .